Tant de souffrances en ce monde... Et si peu de place pour l'exprimer.

Cela faisait plusieurs jours que j'avais quitté Maedhros dans la forêt.
Plusieurs jours que je n'avais plus goût à rien, plusieurs jours que je n'allais plus en cours, que je ne parlais même plus à mon maître, plusieurs jours que je me terrais dans ces sous-sols froid et sombre.

Froid et sombre comme mon âme, comme mon coeur.

Je savais que je souffrais parce que je l'avais quitté, je savais aussi que j'avais fait une erreur en faisant cela.

Mais je préférais l'avoir blessé pour qu'il vive, que de le voir mourir par ma faute.

Allongée dans un recoin des sous-sols, je restais prostré, comme si j'étais morte.

Ce qui était un peu le cas.

J'avais espéré replongé dans ce néant qui m'avait semblé si attrayant, je l'avais appelé de tout mon coeur mais il n'était pas venu me laissant seule, ruminant ma tristesse.

Les marques sur mes phalanges étaient plus présente que jamais et les traces rouge sur le mur témoignaient de mon état.

Je n'avais plus de larmes pour pleurer alors je me contentais de frapper et frapper encore mais cela ne suffisait plus et mon sang demandait à couler plus et plus vite.

Le couteau sur les veines, je coupais et coupais encore jusqu'à ce que le sang coule à flot.

Je le regardais s'écouler, sans réaction aucune, appelant encore ce néant de mes voeux afin que je ne souffre plus, afin qu'il me libère de cette vie devenue trop dure et trop vide sans lui.

Plusieurs s'étaient passé depuis les evenements de la foret, plusieurs jours que ma colere n'avait pas faibli malgré les innombrables monstres et gobelins qui etaient tombés sous ma lame.
Plusieurs jours qu'Emilie ne venait plus à aucuns de ses cours, ce qui, malgré son caractere, ne lui ressemblait pas. Alors j'avais cherché où elle aurait pu se trouver, le campus, sa confrerie, en ville... Puis j'avais pris en compte ses actes malsains, les traces sur ses poignés que j'avais vu une fois.
J'avais cherché dans la majorité des endroits isolés, les endroits sombres, et je tombais sur les sous sols, je m'y rendais apres les cours de la journée, esperant juste qu'Emilie se trouverait là... Et que si elle etait là, qu'elle n'ai pas fait de betises regrettables.
Je m'enfonçais dans les sous sols, et plus je descendais, et plus j'entendais des bruits sourds, comme des coups de poings ou autre chose dans le genre.
Je me dirigeais vers les bruits, avant de finalement voir au loin Emilie, celle la meme qui m'avait persuadé d'abandonner la relation que nous avions.
Elle tenais un couteau dans une main, l'autre etant tendue, veines tranchées et le sang s'ecoulant. Je savais ce qu'elle faisait, mais la voir faire en direct etait... Derangeant.

"Maintenant je pourrais peut etre regretter d'avoir sacrifié le souvneir d'Elaridiel, en te voyant faire ça..."

Je m'approchais d'elle, saisissant son couteau, me tailladant la paume de la main, prenant le poigné d'Emilie qui se vidait de son sang, et j'appliquais, mon propre sang sur les veines tranchées d'Emilie qui se refermerent presque aussitot, alors que ma propre plaie se refermerait quelques minutes apres.

"Tu as l'air de bien t'amuser ici?"

Mon ton etait plutot froid et distant.

"Maintenant je pourrais peut etre regretter d'avoir sacrifié le souvneir d'Elaridiel, en te voyant faire ça..."

Je sursautais vaguement en entendant une voix... En entendant sa voix.

Il était en colère.
Il m'en voulait.
Il regrettait...

Il me prit le couteau des mains avant de s'entailler la paume et de l'appliquer sur mes veines qui se refermèrent.
Je les regardais l'air hagard... Perdue.

"Tu as l'air de bien t'amuser ici?"

Un sourire ironique alors que la terre tournait un peu trop vite.

-Je t'avais bien prévenu que tu ne m'aimerais pas longtemps avec ce que je fais...

J'avais eut envi d'ajouter "comme si j'avais le choix?" mais je m'étais retenu.
Inutile d'essayer d'expliquer le pourquoi de mes actions.

J'avais besoin de faire cela pour me sentir en vie mais là, la raison en était tout autre, je l'avais fait pour en finir.

-Pourquoi es-tu là? Pourquoi ne pas accepter l'idée que je ne suis pas faîtes pour toi? Je ne suis qu'une humaine stupide...

Je fermais les yeux à cause de la faiblesse qu'avait engendré mon acte.

Pourquoi ne me laissait-il pas en paix avec ma souffrance?

-Je t'avais bien prévenu que tu ne m'aimerais pas longtemps avec ce que je fais...

"Je sais deja que tu faisais ce genre de chose, et jusque là ça ne m'avais pas vraiment gené. Le fait est que mes sentiments ne changeront pas pour des choses pareilles."

-Pourquoi es-tu là? Pourquoi ne pas accepter l'idée que je ne suis pas faîtes pour toi? Je ne suis qu'une humaine stupide...

Ses paroles semaient le doute en moi une fois de plus, et je ne savais toujours pas quoi penser reellement d'elle, mais il me fallait des reponses, des certitudes.

"Pourquoi suis je là?... Je veux savoir. Pourquoi tu as accepté d'etre avec moi, pourquoi tu me sauves, pourquoi passe t'on du temps ensembles, pourquoi a t'on eu une relation, pour qu'au final je t'endente dire qu'il vaut mieux tout arreter, soi disant pour mon bien? Voilà pourquoi je suis là, je veux des reponses franches... Pour une fois. Ensuite, je te laisserais peut etre tranquille, et tu pourras faire ce que tu veux."

J'etais devant elle, attendant des reponses à mes doutes et mes questions, ensuite... Si elle le voulait vraiment, je la laisserais avec ses habitudes malsaines.

"Pourquoi suis je là?... Je veux savoir. Pourquoi tu as accepté d'etre avec moi, pourquoi tu me sauves, pourquoi passe t'on du temps ensembles, pourquoi a t'on eu une relation, pour qu'au final je t'endente dire qu'il vaut mieux tout arreter, soi disant pour mon bien? Voilà pourquoi je suis là, je veux des reponses franches... Pour une fois. Ensuite, je te laisserais peut etre tranquille, et tu pourras faire ce que tu veux."

Je rouvrais les yeux subitement en me relevant.

-Si j'ai fait tout ça, c'est parce que je t'aime mais j'ai essayé d'être quelqu'un d'autre pour toi! Pour que tu ne vois pas qui je suis... Pour que tu ne vois pas... CA!

Criais-je en lui montrant mes poignets.

Les fines cicatrices blanches ressortaient étonnement dans cette faible lumière.

Je retombais au sol, vaincu par ma fatigue et mes jours d'isolement.

-Mais je n'y arrive plus... Je ne peux plus faire semblant... Tu as déjà perdu ta famille, tu as réussi à te reconstruire une vie... Je ne veux pas être un fardeau pour toi!

-Si j'ai fait tout ça, c'est parce que je t'aime mais j'ai essayé d'être quelqu'un d'autre pour toi! Pour que tu ne vois pas qui je suis... Pour que tu ne vois pas... CA!
-Mais je n'y arrive plus... Je ne peux plus faire semblant... Tu as déjà perdu ta famille, tu as réussi à te reconstruire une vie... Je ne veux pas être un fardeau pour toi!

"... Et ça ne t'est pas venu à l'esprit que je pouvais t'aimer telle que tu es, que je reconstruis ma vie et que j'ai envi que tu en fasse partie? J'ai vu tes cicatrices quand tu etais chez moi, et je sais que tu me cache des choses."

Elle se donnait tant de mal pour paraitre quelqu'un d'autre, et maintenant elle se donnait du mal pour me dissuader de rester avec elle. Pourquoi?

"Et si je peux me permettre une precision, tu es bien loin de ce que j'appelle un fardeau. Alors arretes de croire que tu ne me merite pas et que tu ne merite que de souffrir et mourir. Ou bien tranche toi franchement les veines, et dans ce cas, c'est la pire chose que tu pourrais faire pour mon bien etre."

Je n'avais pas bougé de là où j'etais, je restais impassible et stoique devant elle.

"J'aimerais savoir ce que tu comptes faire maintenant?"

Arreterait elle ses betises?
Reviendrait elle avec moi?
Je ne la supplierais pas de rester à mes cotés en tout cas... Je n'avais pas imposer mes choix dans la vie de quelqu'un.

"... Et ça ne t'est pas venu à l'esprit que je pouvais t'aimer telle que tu es, que je reconstruis ma vie et que j'ai envi que tu en fasse partie? J'ai vu tes cicatrices quand tu etais chez moi, et je sais que tu me cache des choses."

Je baissais la tête.
Je ne savais pas quoi répondre.
Il n'y avait rien à répondre.

"Et si je peux me permettre une precision, tu es bien loin de ce que j'appelle un fardeau. Alors arretes de croire que tu ne me merite pas et que tu ne merite que de souffrir et mourir. Ou bien tranche toi franchement les veines, et dans ce cas, c'est la pire chose que tu pourrais faire pour mon bien etre."

Me trancher les veines?
J'avais essayé mais j'étais une humaine stupide et sans courage.

"J'aimerais savoir ce que tu comptes faire maintenant?"

Je relevais mon regard embué de larmes vers lui.

-Que voudrais-tu que je fasse? Je t'aime mais je ne suis bonne qu'à me faire du mal et à détruire ce que j'aime! Je ne veux pas te faire de mal! Je ne veux pas...

Je tentais de me relever sans pour autant y parvenir.
Je devais lui offrir une bien pitoyable image et j'avais honte de me montrer ainsi, de ne pas avoir réussi à tenir la promesse que je m'étais faite, la promesse de ne plus me montrer faible devant lui.

J'étais comme un poisson hors de l'eau qui suffoque, comme une tortue sur le dos sous le soleil de midi, comme... Comme une fille paumé qui n'est pas capable de dire à l'homme qu'elle aimait qu'elle veut rester avec lui plus que tout, qu'il n'y a qu'avec lui qu'elle se sent en sécurité, qu'il n'y a qu'avec lui qu'elle se sent vivante.

-Que voudrais-tu que je fasse? Je t'aime mais je ne suis bonne qu'à me faire du mal et à détruire ce que j'aime! Je ne veux pas te faire de mal! Je ne veux pas...

Elle avait le regard plein de larmes, elle etait troublée et semblait avoir honte d'elle meme. Elle tenta de se relever mais n'y arriva pas, je pris alors sa main, pour l'aider à se remettre debout avant de la regarder fixement dans les yeux.

"En ce qui me concerne, je prefere courir le risque de t'aimer pour peut etre te perdre, plutot que de rester seul et passer à coté d'une merveilleuse histoire d'amour. Ne cherche pas à paraitre quelqu'un d'autre, en cet instant alors que je te vois dans cette situation, je t'aime toujours, et je e pourrais jamais m'empecher de t'aimer. Alors, je veux bien prendre le risque et rester avec toi."

J'avais passé une main autoutr de sa taille en lui disant tout cela, et j'attendant sa reaction, j'attendais de savoir si elle allait de nouveau me persuader de la quitter, ou au contraire, si elle allait arreter ça et se montrer enfin sous son vrai jour pour qu'on puisse rester ensemble.
Pour moi les choses etaient devenue claires, mais je voulais savoir si de son coté aussi, et si je devais la quitter encore une fois, cela serait l'une des pires choses qui pourrait m'arriver.

Il m'aida à me relever mais ne ma lâcha pas pour autant et me dit:

"En ce qui me concerne, je prefere courir le risque de t'aimer pour peut etre te perdre, plutot que de rester seul et passer à coté d'une merveilleuse histoire d'amour. Ne cherche pas à paraitre quelqu'un d'autre, en cet instant alors que je te vois dans cette situation, je t'aime toujours, et je e pourrais jamais m'empecher de t'aimer. Alors, je veux bien prendre le risque et rester avec toi."

Je le regardais dans les yeux.
Je l'avais fait souffrir et jamais je ne me le pardonnerais.

Doucement, je me calais contre lui, espérant qu'il ne me repousserait pas.

-Tout ce que je veux c'est être avec toi même si... Même si j'ai peur et que je ne sais pas toujours très bien m'y prendre...

Si jamais il ne me repoussait pas, je me promettais de ne plus faire ce genre d'erreur, ou tout du moins, de tenter de ne plus faire ce genre d'erreur. En tout cas, je me promettais que j'éviterais de le faire souffrir, autant que possible.

Apres mes paroles, elle se cala un peu plus contre moi, ce qui me fit frissoner.

-Tout ce que je veux c'est être avec toi même si... Même si j'ai peur et que je ne sais pas toujours très bien m'y prendre...

Je la gardais pres de moi, caressant son dos et son visage, profitant de la chaleur de son corps, de son contact salvateur et bienfaiteur.

"Hey... Meme si tu es humaine et mortelle, on a quand meme enormement de temps devant nous pour regler tout ces petits soucis. Laisses toi un peu de temps, n'essaie pas de passer pour quelqu'un d'autre surtout."

Est ce qu'elle avait enfin compris?
Avait elle l'intention et la volonté de reprendre serieusement notre relation?
En verité, cela m'importait peu, du moment que j'etais avec elle.

J'etais soulagé de voir que le souci venait d'elle et de ses incertitudes en ce qui concernait son caractere. Je voulais plus que tout rester aupres d'elle...
Je resserrais mon etreinte, deposant un tendre baiser sur son front.

"Hey... Meme si tu es humaine et mortelle, on a quand meme enormement de temps devant nous pour regler tout ces petits soucis. Laisses toi un peu de temps, n'essaie pas de passer pour quelqu'un d'autre surtout."

Il ne m'avait pas repoussé et j'en étais soulagé.

-Je te promets d'essayer!

Il m'embrassa sur le front alors qu'un léger sourire se dessinait sur mes lèvres.
Cependant, il disparut vite lorsque je réalisa le temps que j'avais passé dans les sous-sols.

-Ils vont être furieux contre moi! Ils vont me renvoyer! Ils vont...

Mais mon corps se chargea de me stopper dans mon élan de panique en me fournissant un élan de faiblesse.

Je m'affaissais un peu dans les bras de Maedhros alors que mes jambes ne me portaient plus.
Je n'avais pas mangé depuis plusieurs jours et mes... bêtises n'avaient pas arrangé mon cas.

-Je te promets d'essayer!

Elle affichait un sourire qui s'effaça alors bien vite.

-Ils vont être furieux contre moi! Ils vont me renvoyer! Ils vont...

Je la sentais flanché et s'affaisser sur moi, signe qu'elle etait faible, et qu'elle devait etre ici depuis son absence à l'Academie. Mais je n'allais laisser des problemes lui tomber dessus alors que je venais de la recuperer.

"Hey... Emilie, tiens bon. Et t'en fais pas pour ton absence, on aura qu'à dire que tu as eu des soucis de santé, et puis rien ne t'oblige à suivre les cours tu sais, tu n'as de comptes à rendre à personne."

Je la tenais par la taille, l'enlaçant avec tendresse.

"On va aller manger un morceau, tu as besoin de reprendre des forces, ne t'en fais pas pour tout le reste, les gens n'auront aucunes questions a poser sur ton absence."

Je nous conduisais vers la sortie des sous sols, tenant toujours Emilie, ne voulant plus la lacher, ne voulant plus l'abandonner à elle meme et à sa solitude.